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Politicien et inspirateur


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Dubourg: Politicien et inspirateur

Par Anik Magny, voir le lien

 

 

La politique locale ne m’inspire pas du tout, c’est toujours la même rengaine, j’ai l’impression que nos politiciens sont prisonniers d’une boucle sans fin. D’ailleurs, je me sens rarement interpellée par leurs discours. Je me souviens que lors des dernières élections, j’ai écouté les débats télévisés par principe et non par intérêt. Résultat, je me suis retrouvée dans un épisode de Charlie Brown. Tout comme les adultes dans ce dessin animé, les mots qui sortaient de la bouche des politiciens étaient inaudibles, ils sonnaient comme une série de «Wa! Wa! Wa …». Ceci dit, il y a de plus en plus de politiciens issus de la diversité et cette réalité me porte à croire que je devrais prêter l’oreille davantage. Selon vous, quel est l’apport des politiciens de la diversité ?

«Nous devons faire preuve de volonté, de discipline et de persévérance, tout en étant guidés par nos croyances spirituelles» -Emmanuel Dubourg-

Le Parti Libéral du Québec a tendu la main à Emmanuel Dubourg. Combien peuvent se vanter d’avoir été approchés par un parti politique?

En 2007, la politique devient réalité pour Dubourg lorsqu’il gagne les élections et devient député de Viau. Après Jean Alfred, qui a été élu député de Papineau en 1976, Emmanuel Dubourg est le deuxième député d’origine haïtienne. Six ans plus tard, il garde toujours le fort. Cet homme politique est reconnu pour être véritablement engagé. Alors, dites-moi, qui de mieux placé pour répondre à mon interrogation ?

Les politiciens issus de la diversité doivent-ils se fondre dans la majorité ? Doivent-ils devenir invisibles ?
C’est personnel à chacun, je connais des politiciens issus de la diversité qui, pour reprendre votre expression, se fondent dans la majorité. Moi, je pense qu’un politicien de la diversité a le devoir de montrer le chemin. La politique ne fonctionne pas de la même manière dans nos pays d’origine. Puis, plusieurs s’identifient à nous. Je suis constamment sollicité, je reçois beaucoup d’invitations. Bon, je priorise toujours mon comté, mais ma porte reste toujours ouverte à la diversité.

Les électeurs ont-ils plus d’attentes à votre égard ? Ressentez-vous une pression? Les attentes sont très élevées. On ressent la pression et c’est extrêmement exigeant.

Vous acceptez d’être une sorte de porte-drapeau? Oui, je l’accepte. C’est un défi, je me dis que je peux travailler de pair avec les acteurs des différentes communautés. Je veux contribuer au renforcement des infrastructures et faire valoir les atouts de la diversité. Prenons comme exemple les chauffeurs de taxis, ils sont une force économique de la société. Même chose pour les marchés d’alimentation, je me suis souvent demandé comment les amener plus loin, comment les aider à se développer, et à créer plus d’emplois. J’ai besoin de montrer qu’ils sont là, qu’ils sont présents, et qu’ils ont un droit de vote.

En lien avec ce que vous dites, croyez-vous que les immigrants ont peur de grandir sur le plan économique? Préfèrent-ils rester petits ?
Je n’ai jamais poussé cette réflexion plus loin. En tant qu’immigrant, c’est certain que l’aspect sécurité est toujours important. Après ma formation de comptable agréé, je suis allé tout de suite dans la fonction publique, un emploi comme celui-là m’a permit d’avoir une sécurité. Mais, après un moment, je me suis dit «il faut que je bouge! Le filet de sécurité est là, je peux aller en politique, que je gagne ou que je perds, je vais retomber sur mes pieds, parce que j’ai un bagage professionnel qui me permettra de rebondir quoi qu’il arrive». Peut-être que dans le secteur des affaires c’est le même scénario. Toutefois, ça dure depuis trop longtemps. Quand on voit une opportunité de se développer, on doit aller chercher les outils nécessaires. C’est la raison pour laquelle il faut les assister. Je reviens à ce que je disais plus tôt, il est de mon devoir d’aider le plus grand nombre de gens.

Avons-nous fait du chemin en matière de représentation ?
Je pense que oui, mais c’est à nous d’aller de l’avant, c’est à nous de faire valoir ce qu’on a à dire. Il ne faut pas attendre qu’on vienne nous chercher. C’est à nous d’aller chercher notre droit de parole. Cependant, il faut être conscient que lorsqu’on le prend, on le prend souvent à notre titre personnel, on ne le prend pas au nom d’une communauté. D’ailleurs, dans le temps, avec Jean Charest, ce qu’on disait entre nous c’est :

«Emmanuel Dubourg est le député d’origine haïtienne de tous les Québécois et non le député québécois de tous les Haïtiens.»

Selon vous, quel est l’apport des politiciens issus de la diversité ?
Montrer que c’est possible ! Démontrer que les membres de la diversité ont des responsabilités de plus en plus importantes. Je pense notamment à Maka Kotto et à Yolande James. Même s’ils ne s’impliquent pas au sein de la diversité, comme j’aurais aimé ou comme, moi, j’essaye de le faire, ils savent qu’on les observe. Tous les politiciens de la diversité sont conscients que les différentes communautés culturelles les observent de près et cela nous pousse à travailler encore plus fort.

N’ayez pas peur de prendre la parole. Plus il y aura une variété de points de vue, mieux nous serons représentés, et plus de gens se sentiront concernés lorsqu’il vient temps de voter.

 

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