Dubourg: "Il faut saisir chaque occasion."

Par Julie Boccovi, de l'UQÀM, voir le lien.

 Le député Emmanuel Dubourg a donné, le vendredi 22 février, une conférence sur les enjeux de l’immigration au Québec dans les locaux uqamiens. Accompagné de son attachée politique Majorie Michel, le début de Viau a répondu aux questions portant sur l’apport de l’immigration, le leadership et le réseautage.

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, l’association des étudiants africains de l’UQAM a invité le député Emmanuel Dubourg à se prononcer sur l’intégration et les opportunités s’offrant aux communautés immigrantes. Lors de la conférence, il illustre d’emblée l’insertion des immigrants par son parcous professionnel. Par la suite, Il poursuit par un discours d’encouragement prônant les valeurs de l’engagement, l’importance de l’implication sociale et le développement de réseaux de contacts. En outre, pour réussir une carrière professionnelle, il exhorte les communautés africaines, antillaises, asiatiques et magrébines à s’impliquer dans toute sorte d’activités. « Il faut saisir chaque opportunité et s’impliquer dans plusieurs activités. Mais le plus important est de rester professionnel », conseille Emmanuel Dubourg.

Fort de son expérience, le débuté en est l’exemple parfait. Issu de la communauté haïtienne, il est arrivé au Québec en 1974. Diplômé d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal, il devient par la suite chargé de cours à l’UQAM puis enseigne à l’Université du Québec en Outaouais et au Cégep Montmorency. Après avoir reçu de nombreux prix comme la Médaille du Gouverneur général du Canada en 1992, le prix Innovation et excellence de Revenu Canada en 1992 ou encore le prix Performance ESG-UQAM-Hommage en 2006, Emmanuel Dubourg s’embarque dans la politique. Il est élu à l’élection provinciale québécoise en 2007 à titre de député de Viau, puis réélu en 2008. Emmanuel Dubourg a su manier les outils qui lui ont permis de gravir les échelons. Son statut lui donne également la possibilité d’élaborer plusieurs projets au sein des communautés immigrantes. « Ann Kolé Fos Nou » (l’union fait la force) est une devise sur laquelle s’appuie le député. Il encourage les communautés immigrantes à la construction d’une société québécoise plurielle et prospère.

La deuxième partie de la conférence se poursuit par une succession de questions posées par les étudiants. Pour ne pas rentrer dans un débat politique, M.Dubourg ne préfère aucunement porter la casquette de politicien. Mais ce dernier ne manque pas de répondre à l’une des questions sur l’implication du gouvernement lors du séisme de 2010 en Haïti. À cette époque, l’ancien premier ministre Charest le désigne en tant que coordonnateur des actions gouvernementales auprès des acteurs de la communauté haïtienne du Québec. « On a rencontré plusieurs organismes communautaires et intervenants. On a écouté les besoins de la population haïtienne et on a décidé de faire des dons de 3 millions de dollars à des ONG présentes en Haïti. », affirme-t-il. Également au Québec lors de la session d’hiver 2010, le ministère de l’Éducation a accordé l’exemption des frais de scolarité pour les étudiants haïtiens dans les collèges et les universités au coût de 1.8 millions de dollars. Aujourd’hui, Emmanuel Dubourg reconnait avoir usé d’influence pour faire avancer cette situation. Néanmoins, le député est bien conscient de rencontrer à maintes reprises des difficultés à amener ce type de sensibilité aux tables décisionnelles.

Pour conclure la soirée, le député incite les étudiants étrangers à présenter leur culture et leurs valeurs à la communauté d’accueil. Il les encourage à s’affirmer et contribuer au développement social, culturel, politique et économique de la société québécoise.

C’est du moins ce que prévoit Alexis Musanganya, directeur général d’Arc-en-ciel d’Afrique, présent à la conférence. Satisfait des propos tenus par le conférencier, l’étudiant mise sur le réseautage pour promouvoir son association. Néanmoins celui-ci est entre deux chaises. Alexis Musanganya réclame sa place en tant qu’immigrant africain et homosexuel. Il lutte contre l’homophobie au niveau de la communauté africaine et caribéenne, de même qu’il se préoccupe de l’intégration des étudiants étrangers au Québec.